RESUME :Introduction : En Afrique la sexualité constitue un tabou voire un mythe. Cette conception entretient de nombreux préjugés et peut altérer la qualité de la vie sexuelle durant la grossesse. Améliorer la qualité de vie de la gestante passe d’une part par une évaluation du niveau de connaissance et de l’opinion des gestantes sur cette question ; et d’autre part par l’appréciation de l’impact de la grossesse sur la vie sexuelle des gestantes.
Patientes et Méthode : Nous avons mené une étude transversale prospective à visée descriptive et analytique concernant 400 gestantes reçues en consultation au Centre hospitalier et universitaire de Yopougon (au nord d’Abidjan) de Novembre 2017 à Avril 2018.
Résultats: La quasi-totalité des gestantes (98,25%) ont estimé qu’il est possible d’avoir des rapports sexuels au cours de la grossesse. Parmi elles, 97% ont continué d’avoir des rapports sexuels et 3% observaient une abstinence. Les rapports sexuels étaient fréquents au deuxième trimestre de grossesse et représentaient 69,82%. La libido des gestantes était diminuée dans 66% des cas et 51,03% des gestantes trouvaient les rapports sexuels moins satisfaisants qu’avant la grossesse. La fréquence des rapports sexuels étaient diminuée chez 85,2% des gestantes. La poursuite des rapports sexuels étaient favorisée par l’âge maternel inférieur à 35 ans (p= 0,0013), la nulliparité (p<0,001), le foyer monogame (p<0,001) et le niveau d’instruction (p=0,016).
Conclusion : La grossesse a un impact négatif sur la sexualité des gestantes. Le personnel médical devrait rassurer davantage les gestantes sur la pratique sans risque des rapports sexuels au cours de la grossesse normale.
Mots clés : Sexualité, Grossesse, Libido, Connaissance, Impact.
Correspondances : N’GUESSAN JEAN-MARIE PEREL KONAN, Gynécologue obstétricien, assistant chef de clinique, département mère-enfant, UFR sciences médicales, université Félix Houphouët Boigny Abidjan. Tel +22507683601/ konanperel@gmail.com
