EPISIOTOMIE VERSUS DECHIRURE PERINEALE : ÉTUDE DES FACTEURS DE RISQUE AU CHU DE POINTE A PITRE / ABYMES GUADELOUPE

RÉSUMÉ
OBJECTIF : Évaluer les facteurs de risque et la morbidité périnéale d’une série comparative de deux groupes de 63 patientes, épisiotomie versus déchirure périnéale.
MATÉRIEL ET METHODES : Il s’agit d’une étude comparative de deux groupes de 63 patientes, épisiotomie versus déchirure périnéale portant d’une série continue en 2005 au CHU de POINTE A PITRE / ABYMES GUADELOUPE. Les paramètres étudiés concernaient : les caractéristiques socio-démographiques, les antécédents gynéco-obstétricaux, les conditions de l’accouchement, et la qualité des suites de couches. Les patientes sont jointes au téléphone pour apprécier la qualité des suites de couches dyspareunie, diminution de la force musculaire du périnée, les signes cliniques d’incontinence urinaire d’effort, d’incontinence anale et de prolapsus, ou au cours de la consultation. L’exploitation des données était faite grâce au logiciel Epi info
version 6. Pour comparer les différents facteurs au cours de l’épisiotomie et de la déchirure périnéale, les tests de Kruskal-Wallis ont été utilisés.
RÉSULTATS : L’âge moyen des patientes était de 27 ans avec des extrêmes de 15 ans à 43 ans. Dans 38,9 % de l’ensemble des cas, les patientes pratiquaient une activité physique. Dans les déchirures périnéales, nous avons eu 6 déchirures périnéales antérieures (9,5 %) et 3 déchirures complètes (4,7 %), une déchirure complète compliquée (1,6%) et 84,2 % de déchirures simples. Par contre, dans le groupe épisiotomie, un cas d’épisiotomie compliquée de déchirure complète du périnée (1,6%) a été rencontré. L’âge et la parité n’influençaient pas la survenue de déchirure périnéale et de l’épisiotomie. Cependant, le risque de déchirure périnéale était plus élevé en cas de maturation cervicale, de déclenchement du travail, en cas d’accouchement en variété postérieure, en cas d’analgésie au cours du travail et la durée d’expulsion courte. La durée moyenne de l’expulsion dans le groupe épisiotomie est de 8,637 minutes contre 6 minutes dans le groupe déchirure périnéale. Près de la moitié des patientes (47,6 %) ayant eu une déchirure périnéale, avaient accouché en moins de 5 minutes contre 33,3 % pour le groupe épisiotomie. La probabilité d’avoir une déchirure périnéale est d’autant plus élevée que la phase expulsive est rapide.
Chez 4% des patientes (5 cas), l’incontinence anale a été rencontrée ; parmi lesquelles 4 patientes avaient une déchirure périnéale. Aucune patiente ne s’était plainte d’incontinence urinaire, ni de prolapsus.
CONCLUSION : Il ressort de cette étude qu’à facteurs de risque de lésions périnéales (maturation cervicale, de déclenchement du travail, de variété postérieure, d’une expulsion rapide) égal, la survenue de la déchirure périnéale était plus fréquente que la réalisation d’une épisiotomie. L’incontinence urinaire et anale étaient rencontrées en cas de déchirure périnéale.
Mots clés : Épisiotomie, Déchirure périnéale, Morbidité périnéale

Correspondances : Dr M.L. Cissé, Clinique Gynécologique et Obstétricale, CHU Le Dantec BP 24 700
Dakar Sénégal ; Email : mlamineasgo@yahoo.fr Tél : 00 (221) 77 455 55 56

EPISIOTOMIE VERSUS DECHIRURE PERINEALE : ÉTUDE DES FACTEURS DE RISQUE AU CHU DE POINTE A PITRE / ABYMES GUADELOUPE

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